Sorry Darwich: On this Land, there is what is worth
living……yes, but with dignity.
Al-Rowwad Photo Exhibition 2009
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Suite
à la guerre de 1967, l’Etat d’Israël
occupe militairement plusieurs territoires : Cisjordanie,
y inclus Jérusalem-Est, la Bande de Gaza, le
Golan syrien, et une partie du territoire libanais,
situé dans le prolongement du Golan syrien,
à savoir le secteur des «fermes de Chebaa
».
Le retrait des territoires
occupés se fonde sur l'application de la résolution
242 du Conseil de sécurité, de novembre
1967.
L'occupation par
l'armée israélienne des territoires
palestiniens rend tous les déplacements difficiles,
hasardeux, imprévisibles en temps et distance.
En plus des check-points fixes « habituels »,
la mise en place de check-points « volants »,
donc soudains et inattendus, entrave quotidiennement
les déplacements de tous les Palestiniens,
au point qu'ils ne savent jamais quand ils arriveront
et même s'ils arriveront, puisqu'ils peuvent
toujours, et ceci de manière complètement
arbitraire, être refoulés, détenus
ou arrêtés, le plus souvent sans justification
réelle à part le sempiternel «
c’est pour la sécurité ».
Territoires confisqués
et temps sans cesse volé. Impossibilité
donc de faire des projets, incertitudes quant aux
possibilités de se rendre à son travail,
à l'école, à l’université,
à l'hôpital. Lorsque la zone est bouclée,
le problème est réglé : personne
ne passe, quel que soit son âge, son état
de santé. Les morts de femmes en couches, souvent
dans l’ambulance bloquée, sont nombreuses.
Ce qui rend également
les déplacements difficiles, ce sont aussi
les innombrables colonies construites ou en cours
de construction. Perchées en haut des collines,
semblables à des châteaux forts modernes,
totalement anachroniques (à dessein ?) dans
le paysage palestinien et moyen-oriental traditionnel,
elles occupent un territoire plus ou moins grand,
« réquisitionné » à
demeure par l’Etat israélien ou l’une
de ses agences, mais en plus, elles sont systématiquement
entourées d'un no man's land, fait de champs,
maisons palestiniennes vidées ou détruites
(comme dans le centre d'Hébron) ou de routes
réservées aux colons et tracées
à travers champs, souvent après arrachage
de champs d'oliviers. Quand les oliviers séculaires
ne sont pas arrachés, la récolte est
parfois volée par les colons proches.
Il y a non seulement
un régime d’apartheid entre les personnes,
mais également sur le territoire, avec un système
de routes exclusives, avec parfois ponts et tunnels
pour éviter tout croisement entre une route
« pour palestiniens » et une route «
pour colons juifs, forces de l’ordre et armée
».
Les checkpoints peuvent
être allégés ou renforcés,
inactivés parfois, mais pouvant être
réactivés très rapidement en
quelques heures.
Il y a aussi l'omniprésence de la barrière
de séparation. Ce projet qui visait à
garantir le droit légitime d'Israël à
la sécurité et devait suivre les frontières
de 1967, empiète également sur le territoire
palestinien, étouffant certaines villes, accaparant
de nouveaux points d'eau, séparant des familles
et des propriétaires terriens de leurs champs
d'oliviers. C'est tout le tissu social et économique
qui est frappé.
L'éducation souffre bien sûr d'une telle
situation. Le nombre de jours de classe et d’examen
perdus est impossible à calculer. De nombreux
enfants ont été tués ou pris
pour cible par des colons sur le trajet entre leur
maison et l'école, et on comprend pourquoi
la société palestinienne considère
que le fait d'envoyer ses enfants à l'école
est déjà un acte de résistance.
Il n’est pas
possible non plus de ne pas parler des incursions
quasi quotidiennes de l’armée d’occupation
de l’Etat d’ Israël (en uniforme
ou « undercover »en habits civils), dans
toutes les villes et villages palestiniens, même
si ceux-ci sont situés en zone dite «
A » (suivant les accords d’Oslo de 1993,
zone dans laquelle l’Autorité palestinienne
exerce une juridiction civile incluant les pouvoirs
de police). Elles ont lieu habituellement pendant
la nuit ou à l’aube, et visent à
capturer ou exécuter des palestiniens qui s’opposent
d’une manière ou d’une autre à
l’occupation.
L’occupation
est constante, systématique et continue, même
si parfois son intensité varie.
Elle consiste tout à la fois à contrôler
et à humilier la population palestinienne.
Un autre aspect de l’occupation est la création
et le maintien d’une interdépendance
économique entre les Territoires palestiniens
occupés et l’Etat d’Israël.
* Les restrictions graves appliquées aux mouvements
de la main d’œuvre et des produits palestiniens
à l'intérieur des territoires occupés
et aux zones voisines ont accru la dépendance
de l'économie palestinienne aux entreprises
israéliennes en tant qu’employeurs et
clients. Le réseau croissant des checkpoints
et des barrières n’a fait que détruire
la production locale palestinienne et le pouvoir de
négociation de la main d’œuvre palestinienne.
Les entreprises israéliennes
sont relativement intensives en capital, et disposent
d’une grande liberté de circulation et
de conditions juridiques favorables. En opérant
dans les territoires occupés, elles bénéficient
également d’un appui particulier de l’Etat,
d’un accès bon marché aux ressources,
de stimulants fiscaux, et d’une application
laxiste des lois sur le travail et des lois sur la
protection de l'environnement. Ces avantages ont souvent
comme conséquence l'exploitation de la main
d’œuvre palestinienne, des ressources naturelles
palestiniennes et du marché de consommation
palestinien.*
* adapté
de Who Profits / The Occupation Industry Research Project
/ Coalition of Women for Peace
http://www.whoprofits.org/Involvements.php?id=grp_inv_exploit
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Pour compléter
ces informations :
- Israeli Occupation Archive (IOA)
: http://www.israeli-occupation.org/
- Manquements
et violations du droit international par Israël
dans les territoires occupés
Exposé présenté à Barcelone
le 1er mars 2010 par Hocine Ouazraf, chercheur aux
Facultés Universitaires St-Louis, Bruxelles.
- Le
bras judiciaire de l'occupation : les tribunaux militaires
israéliens dans les territoires occupés - article de Sharon Weill, 30 juin 2007, revue internationale
de la Croix-Rouge, texte intégral, en anglais
(pdf).
(depuis le début de l'occupation
israélienne, plus de 200.000 affaires impliquant
des civils palestiniens ont été portées
devant les tribunaux militaires. Cet article a pour
but d'examiner la question préliminaire de
la juridiction territoriale. L'analyse révèle
un processus de domination judiciaire. Il s'agit d'une
domination qui facilite, par le biais de son bras
judiciaire, un contrôle étendu des autorités
militaires sur la population civile palestinienne).
- «
L'économie politique de l'occupation israélienne:
répression et exploitation ».
Commentaires par Alex Snowdon sur le livre de Shir
Hever: “The Politican Economy of Israel’s
Occupation: Repression Beyond Exploitation”
(Pluto Press, 2010), 240 pages, 31 octobre 2010
- Les
colons israéliens, principaux obstacles à
la paix ? Pas si sûr !
par Jonathan Cook (journaliste britannique établi
à Nazareth), 29 Septembre 2010 |